Le Mardi 14 Mai 2024 de 18h30 à 19h30
Avec une performance de l'artiste Marie Lhomet, accompagnée d'Albine Lombard et Michel Wolfstrirn : "Nous sommes des Yōkai".
Après plusieurs séries sur l’habit, l’uniforme toujours inoccupé et pourtant habité d’une entité invisible, l'artiste souhaite désormais lui donner vie. Ces costumes couvrant l’ensemble du corps font perdre leur identité aux individus les portant. L'esprit du papier prend forme. Ils deviennent alors des yokai, figures masquées issues des rituels japonais. On dit que l’Homme est devenu yōkai suite à une exceptionnelle émotion. Face à la peur d’un événement impromptu, inexpliqué, il y a toujours une histoire de yōkai pour l’expliquer. L’humain se rassure en nommant l’inconnu et en le connectant à quelque chose de plus grand, au surnaturel. Il en existe plusieurs sortes. Si la plupart sont signe de mauvais présage, certains peuvent porter bonheur. Le tout étant de savoir les reconnaître. Trois costumes, trois entités s’animent car le chiffre 3 porte bonheur au Japon. Il est chargé de sens comme partout ailleurs. Il représente la naissance, la vie et la mort, le corps, l’âme et l’esprit, la pensée, la parole et l’action, le matériel, le spirituel et le divin… L’impulsion dirigée par les contraintes du costume est proche du butō, danse créée par Tatsumi Hijikata dans les années 1960 qui relève d’une introspection, d’une disponibilité au monde, lente, poétique et minimaliste, du Mouvement Authentique de Mary Starks Whitehouse dans les années 50, du concept de task d’Anna Halprin où seul le mouvement pur compte et non la virtuosité, du Body-Mind Centering et du Corps Somatique comme Nadia Vadori Gauthier le met en application pour son projet Une minute de danse par jour. Cela implique un travail avec la sensation, l’émotion et l’inconscient comme une résistance poétique envers notre environnement pour ré-enchanter le quotidien.
Musique : @izumi.idoia